Publié par : Jacqueline Main | 25 mars 2009

Le Jatropha; prochain super agrocarburant ?

Le saviez-vous ? les prochaines énergies renouvelables poussent sur les arbres…Les gousses du fruit de l’arbre de Jatropha ont des graines qui produisent un agrocarburant diesel propre. Mais contrairement à d’autres sources d’agrocarburants telles que maïs et autres, le jatropha ne fait  nullement concurrence aux  cultures céréalières pour les terres arables . Il pousse partout comme une mauvaise herbe , même dans les terrains les plus mauvais., On serait tenté de dire que c’est trop beau pour être vrai !  eh bien non. Et c’est pourquoi les frères Paul et Mark Dalton ont choisi de nommer leur exploitation de Jatropha en Floride : » My Dream Fuel «   (Mon carburant de réve )…

Si les discours du Président Obama en matière d’énergie ne s’avèrent pas être uniquement des paroles, 2009 devrait être  pour les Etats-Unis l’année où le jatropha , comme d’ailleurs les algues et  d’autres sources non alimentaires, pourraient relancer  le  mouvement  en faveur des agrocarburant .Et cela  sans être accusés de détourner les récoltes qui doivent nourrir les populations. D’autres pays ont déjà agi : L’Inde a réservé 40,5 millions d’hectares pour la culture du  jatropha et espère d’ici 2011  pouvoir couvrir 20% de ses besoins en diesel.
L’Australie, la Chine, le Brésil et le Kenya l’ont également adoptée. En Décembre dernier, la compagnie aérienne Air New Zealand a fait voler avec succès un Boeing 747  utilisant un mélange 50% jatropha et 50% carburant.
« C’est un super biocarburant « , déclare Roy Beckford, chercheur à l’Université de Floride  et expert en développement agricole durable , qui vient de terminer une étude sur les différentes variétés de jatropha.  Celles de Floride en tout cas ont un rendement extrêmement élevé – 15,000 litres d’agro diesel par hectare et par an. Les frères Dalton en ont planté 900,000  depuis 2006.

Cette plante, le Jatropha curcas , native des Caraibes  a été introduite en Indes vers l’an 1600 par les marins portugais qui utilisaient les graines pour leur lampe à huile. Lorsque Paul Dalton, un attorney de Washington décida d’investir 500,000 $  dans les énergies alternatives, il suivit la trace des Portugais jusqu’à Mysore, en Inde et y  découvrit un grand nombre de variétés à haut rendement qui faisaient l’objet de clonage. L’agro-carburant rejette des quantités tout à fait négligeables de gaz à effet de serre dans l’air  et les arbres peuvent capturer neuf tonnes de carbones par hectare ; ce qui  sur le futur marché mondial pourra sans doute rapporter des crédit-carbone à ses heureux exploitants.

C’est  donc une bonne nouvelle ,  non seulement pour les pays energivores comme les USA, mais aussi pour tous les pays privés  de ressources énergétiques .
Pour que les iles des Caraibes ne soit pas  confrontées à ce choix difficile :.  produire suffisamment de combustible ou suffisamment de nourriture, la société ‘My Dream Fuel’ leur  fait don d’arbres de Jatropha, » Nous voulons gagner de l’argent avec le jatropha, dit Paul Dalton mais nous voulons également changer les choses «
Si seulement cette idée pouvait pousser comme une mauvaise herbe …..   (Time  – 02/2009)

Publié par : Jacqueline Main | 24 mars 2009

LE VENT DU CHANGEMENT AU DANEMARK

Si un jour vous voulez découvrir pourquoi le Danemark est le leader mondial en éoliennes , prenez une voiture  et au sortir de Copenhague   prenez la direction de Lem,, une ville située sur la côte occidentale du Jutland.  Immédiatement, vous allez sentir le vent, omniprésent au Danemark,   : sur le pont : The Great Belt Bridge, (6,8 km de long ) il est tellement violent, que, même par un jour d’été tranquille  il menace d’envoyer votre voiture dans les vagues qui se brisent au-dessous de vous.  Mais la présence de ce  vent n’explique pas à lui tout seul, la suprématie danoise.  A Lem,  se trouve la société Vestas , la compagnie danoise qui  fabrique et exporte dans le monde entier les éoliennes qui font sa renommée   . Dans ses  immenses ateliers,sont soudés les pylones d’acier qui peuvent être aussi hauts  qu’un immeuble de 14 étages , assemblée l’enveloppe moteur aux pièces innombrables . Mais plus impressionnantes encore sont les  énormes pales  qui  à chacune de leur révolution  piègent littéralement le vent. Aussi lisses qu’une combinaison olympique et d’une perfection aérodynamique totale, chacune d’entre elles peut peser quelques 7,000 kg. Ce sont elles qui ont fait la réputation de Vestas dans le monde.

Mais la technologie, tout comme le vent ne sont qu’une partie des raisons qui expliquent  la prédominance du Danemark en la matière. Au final , ce  leadership n’a été rendu possible que parce que s’est manifestée au Danemark, une volonté politique et publique de devenir leader  en ce domaine et de s’en donner les moyens. C’est en 1979 que le gouvernement a lancé un programme de subventions et de prêts pour encourager cette industrie du vent.  La capitale , Copenhague a également participé à cet effort financier sous différentes formes et a exigé des fournisseurs d’électricité qu’ils rachètent cette énergie à des taux préférentiels, garantissant ainsi aux investisseurs, un noyau de clients.  Les revenus énergétiques ont permis de financer des centres de recherche, où des ingénieurs concepteurs ont pu  concevoir des produits à la pointe du progrès.

Le résultat : non seulement le Danemark contrôle plus d’un tiers du marché mondial des éoliennes  et ses exportations atteignent des milliards,  mais sa flotte ,  qui émaille tout le pays, produit 19% de son électricité alors que l’Espagne et le Portugal, les deux pays qui suivent immédiatement , n’en produisent que 10%.

Comment le Danemark en est-il arrivé là?

Profondément marqué par la crises pétrolière de 1973 ( 90% de l’énergie danoise provenait  des importations de pétrole )le Danemark très rapidement mit en place une politique d’économies et  de conservation de l’energie, (dimanches sans voitures  , chasse aux gaspis etc..) Après la crise et contrairement aux autres pays, le Danemark n’oublia jamais  le choc de  1973 et continua dans la voie des énergies renouvelables, la diversification de l’offre  , la recherche d’éfficacité énergétique dans les buildings et   l’élaboration de normes appropriées.

Et voilà comment, ce pays,  à partir de zéro et  au début sans préoccupation particulière pour le climat et l’environnement, est arrivé à être le leader mondial en matière d’éoliennes , a établi une politique  d’énergie renouvelables qui peut servir de modéles à tous et a prouvé que l’on pouvait être vert et riche en même temps

Au moment où Copenhague va recevoir  en Décembre prochain la  très importante Conférence Mondiale des Nations-Unies sur le Changement climatique  afin  de remplacer le Protocole de Kyoto finissant, au moment aussi ou la récession mondiale frappe de plein fouet les plans de sauvegarde de l’environnement dans les diverses capitale, l’exemple du Danemark ne peut pas tomber mieux. (Time – 9/03/2009 – article complet )

Publié par : Jacqueline Main | 21 mars 2009

21 Mars; le printemps, enfin!!!!!

N’est-ce pas là une date idéale pour relancer ce blog, qui après une assez longue interruption ( due à un sérieux accident ) pourra de nouveau vous parler d’ écologie, de la planète, des gens qui la défendent ….en survolant, comme précédemment, la presse anglo-saxonne,  très riche d’informations et de reportages.  Il s’est passé beaucoup d’événements ces derniers mois ; un des plus importants sans doute, l’arrivée à la Présidence des Etats-Unis de Barack Obame et le changement de cap total de l’Amérique en matière de politiques de l’environnement. J’y reviendrai d’ailleurs.

Donc, voilà, au gré des articles, reprenons nos voyage  aux Etats-Unis,  en Chine, en Afrique et bien d’autres contrées et  je vous raconterai les grandes choses, les choses modestes, les choses optimistes ,mais  aussi les choses tristes .qui se passent sur notre terre.  Une infime partie de l’iceberg……….

Dans le sillage d’une vaste réorganisation du commerce mondial du charbon, les États-Unis,sont en train de devenir le premier exportateur mondial de ce carburant fossile et les prix de cette ressource pourtant très abondante dans ce pays (27% des réserves mondiales augmentent régulièrement ; même pour les utilisateurs américains. Les cours de deux des catégories les plus connues ( le charbon de la région des Apallaches et celui du bassin du Wyoming ) ont en un an subi des augmentations allant jusqu’à 93% et 64% respectivement. Où cela va-t-il s’arrêter, nul ne le sait.
Jusqu’à récemment les services publics américains se fournissaient en charbon dans le cadre de contrats à long terme à prix bloqués sur plusieurs années. Mais au renouvellement de ces contrats en 2009, 2010, et 2011, tous les analystes prévoient une flambée des prix , tout en restant néanmoins pensent-ils le carburant le plus économique qui soit. Aux États-Unis le charbon fournit la moitié d’alimentation électrique et joue un rôle vital dans la production de l’acier. Il est évident que les défenseurs de l’environnement voient avec beaucoup d’inquiétude ces tous derniers développements qui risquent de réduire à néant tous les efforts accomplis pour contenir ou abaisser les émissions de carbone Ces dernières années la consommation mondiale de charbon a augmenté en moyenne de 4% par an. Aux dires des responsables industriels, américains leur pays devrait exporter cette année 7 à 8 % de sa production : compte tenu des prix plus élevés, la valeur de leur exportation devrait doubler par rapport à l’année dernière..
On assiste d’ailleurs dans le monde entier à l’émergence d’une cartographie totalement nouvelle du commerce du Charbon . Afin d’obtenir des prix plus élevés, par exemple la Colombie et le Venezuela cherchent d’autres débouchés que le marché américain. Les producteurs américains , eux, se tournent vers l’offre la plus avantageuse qui est celle de l’Europe ( Royaume Uni, Espagne ) pendant ce temps la Chine consomme tellement tellement de charbon que sa capacité d’exportation décroit et elle va bientôt devenir importatrice. D’autres pays exportateurs , tels que l’Afrique du Sud , l’Indonésie et le Vietnam réduisent
Leurs exportations pour tout un ensemble de raisons dont la première consiste à privilégier leur marché domestique.
Que penser de ce ballet en pleine mutation ? Un analyste américain d’une firme de courtage et de recherche en matière de charbon nous livre sa pensée : « « Aux États Unis, compte tenu des réglementations sur l’environnement , la demande intérieure va être limitée. Donc la production de charbon sera de plus en plus exportée vers les pays étrangers . »( The New York Times– le Monde 5 Avril 2008 )

Publié par : Jacqueline Main | 19 avril 2008

Chers Amis

Non, le blog n’est pas mort; non la presse anglo-saxonne n’a pas cessé de paraitre, simplement j’ai eu un accident et j’ai dû arreter mes activités un certain temps. Mais que de news en perspective lorsque je vais reprendre , dans quelque jours !!!!!!!

A très bientôt

Jacqueline Main

Sur la rue ‘Chemical Industry Road’ on peut trouver maintenant des centres commerciaux, des saunas, des quincailleries , des cafés à karaoké , des ateliers de  réparation de pneus et même des  petites carrioles tirées par des chevaux remplies de kakis. Par contre ce que l’on ne trouve plus , ce sont les industries chimiques qui lui ont donné son nom.  Il y a deux ans, l’usine Coking and Chemical Works , crée il y a 48 ans a fermé ses portes et a déménagé dans la province avoisinante de Hebei, dans le cadre d’un projet de million de dollars visant à purifier l’air de Pékin avant les Jeux Olympiques de 2008. Pour tous les habitants du voisinage, la fermeture de l’usine fût une amélioration considérable ‘Avant, dit un ancien ouvrier de l’aciérie , c’était terrible : on toussait sans arrêt et le ciel était recouvert de fumée noire  Maintenant, dit-il, l’air est tellement meilleur »  Mais cela ne veut pas dire qu’il soit bon… La pollution, dans la capitale atteint régulièrement des niveaux deux ou trois fois plus élevés que ce qui est recommandé par l’Organisation mondiale de la Santé et le 28 Décembre dernier l’indice de pollution de la ville a atteint 500,  son pire score. Avec un peu  moins d’un an avant les Jeux, Pékin accélère ses
efforts,  essayant de conjuguer, comme d’autres méga cités dans le monde  atmosphère propre et croissance maxi.
Et Il y a  eu des progrès à Pékin : de 2000 à 2006 les concentrations d’anhydride sulfureux, d’azote et d’ oxyde de carbone ont baissé et le nombre de jours où l’on voyait le ciel et ou la qualité de l’air répondait aux normes a augmenté. En 2007, la capitale a eu 246 jours de « ciel bleu » (ce qui dans le langage officiel veut dire pollution peu élevée ou modérée …) M. Yu Xiaoxuan , un responsable de l’environnement  au  Comité Olympique a déclaré lors d’une conférence de presse que « Comparé aux pays d’Europe ou d’Amérique du Nord, ce que nous avons fait n’est pas encore suffisant »
Les avancées de Pékin ont été rendues possibles grâce à un  programme anti-pollution de grande envergure et très onéreux. Presque 60.000 chaudières fonctionnant au charbon et vomissant leur énorme pollution  sont passées à des sources d’énergie plus propre.  La ville a également fermé des douzaines  de fours à ciment , de fours à chaux, d’usines de production de briques et de carrières de graviers qui chargeaient l’air de particules.  Depuis 2000, quelques 200 usines polluantes ont été déplacées hors de la capitale en plus de la ‘ Coking and Chemical Works. ‘  Cette dernière consommait 5% du charbon brûlé à Pékin et par son déménagement la ville à réduit de 3 millions  ses émissions d’anhydride sulfureux ,soit presque 15% . Le groupe Shougang, 4ème producteur d’acier du pays va réduire sa production de moitié et s’installer lui aussi à Hébei ce qui réduirait considérablement la consommation de charbon de Pékin.
La ‘mise au vert ‘ de la ville a été pour certaines sociétés étrangères une véritable manne. Géneral Electric a obtenu un contrat d’un montant de 300 million de dollars pour des travaux sur des sites Olympiques, tels qu’une unité de recyclage d’eau de pluie pour le National Stadium et l’utilisation d’énergie solaire pour l’éclairage de certains terrains de sport. La compagnie aide aussi Pékin à réduire sa dépendance vis-à-vis du charbon. Elle a fourni deux générateurs de turbines à gaz à une centrale électrique locale et des éoliennes pour un projet à Hebei qui fournit la capitale en électricité. « Ceci est vraiment la preuve que  Pékin prend cette  question d’environnement très au sérieux », pense Jennifer Turner, directrice du China Environment Forum, basé à Washington .
Mais cela suffira-t-il ?
Une étude lancée récemment par des scientifiques Chinois et Américains montre que même si Pékin réduisait ses émissions au niveau zéro, il n’est pas impossible que durant les Jeux elle connaisse   des niveaux d’ozone et de particules en suspension nuisibles à la santé. Et la folie des Chinois pour la voiture , symbole de leur croissance rend les choses encore plus difficiles à gérer. Il y en a 3 millions dans la cité et ce chiffre augmente au rythme de 1000 par jour. » La pollution par les véhicules représente 60% des émissions de la cité, déclare M. Zhang ,  un haut responsable de l’Administration de Protection de l’Environnement. Il est prévu de restreindre la circulation durant les Jeux, mais sur le long terme, il n’existe aucun plan pour réduire le nombre de voitures . Les Agences et Administrations responsables de la promotion de la voiture, comme locomotive de croissance du PNB, sont bien plus fortes que celles qui voudraient instaurer des contrôles » Et après les Jeux , que va-t-il se passer ?
« Le plus gros risque , ajoute-t-il ce n’est  pas tellement  Pékin ,
qui restera sans doute une ville propre , mais le reste du pays qui continuera à être englué dans sa pollution. Pékin deviendra sans doute une belle vitrine , mais les améliorations dans la Capitale, ne veulent pas nécessairement dire améliorations dans le reste de  la Chine « .
Après tout, vous pouvez chasser tous les pollueurs de la Chemical Industry Road mais cela ne les empêche pas d’ailler s’installer quelque part ailleurs….
(Time – 21  janvier 08 -)

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Le moins que l’on puisse dire de l’Océan Austral c’est que , en temps normal ,côté navigation, les bateaux y sont rares. Mais depuis janvier  dernier,  ce n’est plus du tout le cas : c’est devenu un véritable champ de bataille avec, d’un coté la marine australienne et des bâtiments de divers groupes de protection de l’environnement et de l’autre la flotte japonaise venue chasser et massacrer les baleines.
D’ici la mi avril, les Japonais ont l’intention de tuer plus de 900 petits rorquals et 50 baleines à nageoires dans une zone bordant l’Antarctique. Cette chasse disent-ils est purement à des fins de recherche scientifique ; les critiques eux disent que c’est une récolte de viande de baleine purement commerciale .
Le 22 Janvier dernier, Greenpeace a réussi a séparer avec un petit bateau gonflable, le Nisshin Maru, bateau usine de la flotte, de son ravitailleur en carburant. Cela a ralenti les opérations mais ne les pas empêchées pour autant. La semaine précédente une action beaucoup plus importante avait eu lieu. Cette fois-là, c’est une organisation anti-pêche à la baleine la Sea Shepherd Conservation Society ( la société des gardiens de la mer )qui est entrée en action. Deux protestataires montèrent à bord pour déposer une lettre exigeant que le harponnage prenne fin et ils ont assuré que les Japonais ont aspergé de l’acide autour d’eux. Ils ont été détenus à bord du bâtiment japonais pendant trois jours, jusqu’a ce qu’un patrouilleur australien vienne les délivrer et les ramène à leur bateau. L’incident a fait grand bruit en Australie ou les sentiments anti-japonais se sont beaucoup exacerbés ; menaçant ainsi la stabilité des liens régionaux que l’Australie entretient avec le Japon.Mais le commandant du bateau Sea Shepherd a fait savoir qu’il allait continuer le combat.
Cela fait des années que les flottes japonaises chassent les baleines dans cette partie de l’Océan Austral. Mail il n’y avait jamais eu de confrontations aussi virulentes que cette saison-ci. Kevin Rudd, le nouveau Premier Ministre Australien a réclamé la fin de la chasse à la baleine. Un aéronef australien survole les opérations. Il faut préciser qu’une partie de cette chasse a lieu dans des eaux au large d’une portion de l’Antarctique sur laquelle l’Australie revendique la souveraineté et il y a huit ans, l’Australie a créé dans ces eaux qu’elle considère siennes un Sanctuaire des Baleines
La Cour Fédérale Australienne , saisie par une autre ONG de défense de l’environnement, sur le même sujet, a rendu un jugement, le 15 janvier dernier, déclarant que toute pêche à la baleine dans ce sanctuaire était illégale. Dans son rapport, elle fait état de chiffres japonais indiquant que le Japon, depuis l’an 2000 , a tué dans les eaux de l’Antarctique plus de 3000 petits rorquals et 13 baleines à nageoires.
Le Gouvernement de M. Rudd est dans une position délicate. Seule la France, la Nouvelle-Zélande, la Norvège et la Grande-Bretagne reconnaissent la revendication de l’Australie sur l’Antarctique. De son coté, le Japon considère le sanctuaire Australien comme eaux internationales.
Il y a 22 ans, la chasse à la baleine a été interdite dans le monde entier. Mais dans le cadre d’une convention qui remonte à 1946, il est encore permis d’en tuer à des fins « scientifiques » Mais les anti-pêche australiens, mettent fortement en doute qu’on ait besoin de tuer tant de baleine aux fins de recherche. De leur coté, les Japonais, accusent les Australiens de massacrer leurs kangourous etc…
Sur cette toile de fond bien peu sereine ou chaque pays s’accuse mutuellement ,le contentieux entre les deux pays commence à empoisonner leurs relations et ne peut pas plus mal tomber : l’Australie est en effet sur le point de lancer des négociations avec le Japon pour aboutir à un accord de libre-échange mais en même temps Mr Rudd est opposé à un Pacte de Sécurité signé avec le Japon par le gouvernement précédent. Tout cela n’est peut-être pas de très bonne augure pour les baleines !!!!!!!! (The Economist – 26 janvier 08)

Publié par : Jacqueline Main | 4 mars 2008

La Surpêche : engrenage du désespoir

Depuis plus de six ans, Ale Nodye, fils et petit fils de pécheur dans ce village du Sénégal a attrapé si peu de poisson que cela couvre à peine le prix du carburant de son bateau. Impossible de continuer ainsi. Donc il a tout parié sur ce qu’il espérait être une nouvelle chance et qui se présentait à lui : il a accepté de piloter jusqu’aux Iles Canaries une pirogue, remplie de 87 Africains qui eux aussi tentaient leur chance pour rentrer illégalement en Europe.
Ce voyage se termina très mal. Il fut arrêté ainsi que ses passagers et déporté. Son cousin mourût durant une mission semblable . Et pourtant il est décidé à recommencer. « Je pourrais trouver du travail là bas comme pécheur pense-t-il ; ici , le poisson, c’est fini « .
Ce constat amer est partagé par nombre de personnes :experts et pêcheurs. Des larges flottilles de chaluts de l’Union Européenne, de la Chine, de la Russie et d’ailleurs , ainsi qu’un grand nombre de bateaux locaux ont si bien vidé les fonds océaniques de l’Afrique nord-occidentale que les populations de poissons sont en train de disparaître.
Ce phénomène a totalement paralysé les économies côtières et bien sur ajouté au flot d’immigrants illégaux qui malgré les dangers de l’océan continuent à le traverser dans l’espoir d’atteindre l’Europe. Car hélas, plus les ressources halieutiques diminuent, plus grand devient le mirage de l’Europe. Comment en est-on arrivé là ?
Les gouvernements régionaux portent une lourde responsabilité dans ce déclin. Beaucoup n’ont su résister à l’argent que les flottes étrangères leur rapportaient et ont choisi d’ignorer à long terme, la santé de leur ressources. On peut y ajouter la pêche illégale qui sévit partout et des contrôles inexistants.
Mais du coté ouest africain, le point de vue est totalement différent ; la faute, dit-on , revient à l’Europe . Une fois les eaux européennes pratiquement vidées, les nations européennes ont dirigé leurs flottes ,très subventionnées, vers l’Afrique. « Au fur et à mesure que l’Europe a commencé à gérer ses pêches et à les limiter, nous avons exporté notre problème de surpêche vers d’autres contrées et particulièrement vers l’Afrique. » nous dit Steve Trent, Directeur Exécutif de ‘l’European Justice Foundation,’un groupe de recherche.
De son coté, l’Union Européenne qui depuis 1979 négocie avec l’Afrique les droits de pêches se défend vivement et refuse d’être le bouc émissaire accusant à son tour les autorités africaines de mauvaise gestion , de vendre trop cher les droits de pêche, de mentir sur les stocks et de permettre à des flottes pirates ou locales de pêcher dans les zones de fraies et de reproduction.
Pierre Chavance, chercheur au CNRS, résume très bien la situation. ; « Les gouvernements africains et les flottes étrangères ont laissé des considérations financières l’emporter sur la sauvegarde des poissons et des pêcheurs. »
La FAO (organisation des Nations Unies) estime que dans le monde 75% des stocks de poissons sont surpêchés ou pêchés au maximum.
Mais en Afrique les conséquences de ces pratiques sont particulièrement désastreuses.
En Mauritanie, cela fait des années que les langoustes ont totalement disparu Les poulpes ,devenues par la force des choses, l’espèces la plus recherchée sont surexploitées. En 2002, un rapport de la Commission Européenne sur le Sénégal faisait déjà état d’une disparition proche des espèces au large des côtes « On est en train de vider la mer « dit Moctar Ba anciennement chercheur dans des programmes scientifiques de Mauritanie et d’Afrique de l’Ouest.
L’économie de ces régions côtières est complètement bouleversée.Deux cent mille personnes dépendent ou plutôt dépendaient de la mer pour leur existence quotidienne ; les investissements locaux dans les industries de la pêche se sont taris. Il y a moins de dix ans, en Guinée-Bissau, les pécheurs qui en période faste s’étaient lourdement endettés dans l’achat de bateaux, ne savent plus quoi faire. « Avant, se souvient Niadye Diouf, 28 ans , toute ma famille pouvait vivre sur ce que nous attrapions dans notre pirogue. Maintenant même cinq pirogues ne seraient pas suffisantes. » La famille a d’ailleurs vendu la pirogue pour 500 $ afin de payer un passage , illégal, vers l’Espagne. Malheureusement ce fût un échec.
Les pêcheurs, comme M.Diouf, pensent que les Africains devraient avoir la priorité dans leurs propres eaux, – comme cela figure d’ailleurs dans un Traité des Nations Unies sur les droits de la Mer (1994) , qui reconnaît aux Gouvernements locaux le droit de vendre aux étrangers des droits de pêche mais uniquement sur les stocks en surplus. Maleureusement ,le long des presque 3200 km de côtes de cette partie de l’Afrique, cette règle a été constamment violée .
En 1991 déjà, les premiers signe de difficultés pour la pêche sénégalaise étaient perceptibles. Néanmoins, en 2002 les Autorités de l’Union Européenne ont signé avec le Sénégal un nouveau contrat de quatre ans d’un montant de 16 millions /an pour pêcher le thon et les espèces benthiques. Quatre ans plus tard, la Mauritanie a suivi le même chemin.
« Je ne connais aucun Gouvernement dans cette région qui ait le courage de dire non » conclut Mr Chavance. C’est de l’argent bien utile et les pays en ont besoin ». New York Times – janvier 2008).

Publié par : Jacqueline Main | 18 février 2008

L’ecole de l’espoir pour des réfugiés traumatisés par la guerre

Decatur – Géorgie. Cet après-midi, comme beaucoup d’autres, des parents se réunissent dans une école de cette petite ville pour préparer des paquets de nourriture pour des familles en difficulté : situation assez classique , si ce n’est que dans cette école là, les familles ne sont pas à des milliers de km mais sont en ville , survivantes de guerres civiles innommables et dont les enfants sont scolarisés dans cette école assez unique. Plus de la moitié des 380 écoliers de cette école pas très loin d’Atlanta sont des réfugiés provenant de quelque 40 pays, déchirés par la guerre L’autre moitié est un mélange de familles modestes, ou de familles de la bourgeoisie locale voulant exposer leurs enfants à d’autres cultures. Cela donne un mélange très éclectique de Bouddhistes, d’Hindous, de Juifs et Musulmans pauvres ou riches , habitants de toujours et nouveaux arrivants qui collectivement parlent une cinquantaine de langues ou dialectes. »Le fait que nous n’ayons rien en commun est ce qui nous est commun à tous, nous dit un parent Américain qui a deux enfants scolarisés dans cette école.
Cette ‘ International Community School, ‘qui va du jardin d’enfant à ce qui correspond à peu près à la sixième, a été crée il y a cinq ans pour faire face à l’arrivée massive de jeunes réfugiés. C’est devenu depuis comme un laboratoire , modèle de coopération entre autorités administratives, enseignants et parents qui voulaient que leur projet marche.
C’est vers la fin des années 90 que les réfugiés commencèrent à arriver dans cette région de Géorgie considérée par les autorités comme bien adaptée à cette arrivée massive, du fait de ses loyers peu élevés et de la possibilité de trouver du travail sans trop de difficultés dans la région d’Atlanta. Beaucoup de ces enfants souffraient de séquelles post-traumatiques sévères ; une petite fille soudanaise passait sa journée cachée sous son bureau et ce n’est que grâce au dévouement de son institutrice qui a décidé de lui donner sa leçon elle aussi sous le bureau que la petite a finalement surmonté ses craintes. Un autre enfant, berger en Mauritanie ne savait pas faire marcher les poignées de portes . Beaucoup n’avaient jamais vu de livres La newsletter hebdomadaire de l’établissement est publiée en six langues En même temps qu’est dispensé cet enseignement spécialisé, l’école doit néanmoins satisfaire aux exigences de l’enseignement normal dispensé aux écoliers américains. Tous les intervenants ont fait preuve d’une énergie immense et d’un désir très fort pour que cela marche.
« Si cela était si facile, dit d’ailleurs la co-fondatrice avec une pointe d’humour, tout le monde le ferait ».
Parmi le staff enseignant nombreux sont ceux qui comprennent d’autant mieux les horreurs vécues par les enfants qu’il les ont vécues eux-mêmes. Une institutrice a survécu au génocide rwandais, une autre vient de Srebrenica ou elle a perdu une partie de sa famille massacrée par les Serbes. « je leur rappelle sans arrêt combien nous avons de la chance » dit une autre qui à l’age de 10 ans a été séparée de ses parents durant la guerre civile en Somalie.
L’école donne également des cours aux parents ou aux enfants plus âgés. l’anglais, bien sur, pour les aider dans leur quête d’un job ; mais également d’ autres disciplines, telles que l’informatique. De nombreux parents y assistent ; mais comme le dit monsieur He Tha, réfugié de Birmanie, et père de deux enfants scolarisés, » » le futur , c’est fini pour nous, mais nous ne voulons pas que nos enfants connaissent les mêmes problèmes que nous avons vécu ».

Publié par : Jacqueline Main | 25 janvier 2008

Bali

Dans cette revue de presse de décembre, il est impossible de ne pas mentionner la Conférence de Bali. Beaucoup de choses ont été écrites dans la presse anglo-saxonne qui ont été également traitées dans la presse française et les média français. Je me bornerai donc à deux articles et commencerai par citer la Ministre de l’Environnement Indonésienne qui dans son discours d’ouverture de la conférence a prononcé cette phrase, mise en exergue dans un numéro du Time  » Il devient de plus en plus évident que ce sont les pays pauvres qui ressentiront le plus les effets dévastateurs du changement climatique « .

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