Publié par : Jacqueline Main | 18 février 2008

L’ecole de l’espoir pour des réfugiés traumatisés par la guerre

Decatur – Géorgie. Cet après-midi, comme beaucoup d’autres, des parents se réunissent dans une école de cette petite ville pour préparer des paquets de nourriture pour des familles en difficulté : situation assez classique , si ce n’est que dans cette école là, les familles ne sont pas à des milliers de km mais sont en ville , survivantes de guerres civiles innommables et dont les enfants sont scolarisés dans cette école assez unique. Plus de la moitié des 380 écoliers de cette école pas très loin d’Atlanta sont des réfugiés provenant de quelque 40 pays, déchirés par la guerre L’autre moitié est un mélange de familles modestes, ou de familles de la bourgeoisie locale voulant exposer leurs enfants à d’autres cultures. Cela donne un mélange très éclectique de Bouddhistes, d’Hindous, de Juifs et Musulmans pauvres ou riches , habitants de toujours et nouveaux arrivants qui collectivement parlent une cinquantaine de langues ou dialectes. »Le fait que nous n’ayons rien en commun est ce qui nous est commun à tous, nous dit un parent Américain qui a deux enfants scolarisés dans cette école.
Cette ‘ International Community School, ‘qui va du jardin d’enfant à ce qui correspond à peu près à la sixième, a été crée il y a cinq ans pour faire face à l’arrivée massive de jeunes réfugiés. C’est devenu depuis comme un laboratoire , modèle de coopération entre autorités administratives, enseignants et parents qui voulaient que leur projet marche.
C’est vers la fin des années 90 que les réfugiés commencèrent à arriver dans cette région de Géorgie considérée par les autorités comme bien adaptée à cette arrivée massive, du fait de ses loyers peu élevés et de la possibilité de trouver du travail sans trop de difficultés dans la région d’Atlanta. Beaucoup de ces enfants souffraient de séquelles post-traumatiques sévères ; une petite fille soudanaise passait sa journée cachée sous son bureau et ce n’est que grâce au dévouement de son institutrice qui a décidé de lui donner sa leçon elle aussi sous le bureau que la petite a finalement surmonté ses craintes. Un autre enfant, berger en Mauritanie ne savait pas faire marcher les poignées de portes . Beaucoup n’avaient jamais vu de livres La newsletter hebdomadaire de l’établissement est publiée en six langues En même temps qu’est dispensé cet enseignement spécialisé, l’école doit néanmoins satisfaire aux exigences de l’enseignement normal dispensé aux écoliers américains. Tous les intervenants ont fait preuve d’une énergie immense et d’un désir très fort pour que cela marche.
« Si cela était si facile, dit d’ailleurs la co-fondatrice avec une pointe d’humour, tout le monde le ferait ».
Parmi le staff enseignant nombreux sont ceux qui comprennent d’autant mieux les horreurs vécues par les enfants qu’il les ont vécues eux-mêmes. Une institutrice a survécu au génocide rwandais, une autre vient de Srebrenica ou elle a perdu une partie de sa famille massacrée par les Serbes. « je leur rappelle sans arrêt combien nous avons de la chance » dit une autre qui à l’age de 10 ans a été séparée de ses parents durant la guerre civile en Somalie.
L’école donne également des cours aux parents ou aux enfants plus âgés. l’anglais, bien sur, pour les aider dans leur quête d’un job ; mais également d’ autres disciplines, telles que l’informatique. De nombreux parents y assistent ; mais comme le dit monsieur He Tha, réfugié de Birmanie, et père de deux enfants scolarisés, » » le futur , c’est fini pour nous, mais nous ne voulons pas que nos enfants connaissent les mêmes problèmes que nous avons vécu ».


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